Environement

Deuxième pays du monde par sa population après la Chine, l'Inde est confrontée à d'importants problèmes d'environnement liés précisément à sa démographie. Malgré la difficulté presque insurmontable de subvenir aux besoins de près d'un milliard d'êtres humains, le pays a beaucoup œuvré pour enrayer les atteintes à l'environnement.

L'érosion et la salinisation des sols constituent des problèmes majeurs, liés à l'irrigation des terres. Mais l'environnement indien n'est pas non plus épargné par des menaces telles que la déforestation, le surpâturage, la désertification et la pollution de l'air provoquée par les rejets industriels et les émissions de gaz d'échappement. La pollution des eaux provient, quant à elle, des effluents bruts et de l'épandage des pesticides agricoles, et l'eau du robinet est impropre à la consommation humaine à travers tout le pays. Par ailleurs, l'Inde est régulièrement soumise à des catastrophes naturelles comme les inondations, les raz-de-marée et les tremblements de terre, en particulier dans les États himalayens. L'accident industriel le plus grave ayant frappé l'Inde s'est produit à Bhopal en 1984, lorsqu'une fuite d'isocyanate de méthyle de l'usine chimique Union Carbide entraîna la mort de 3 300 personnes et la mutilation de milliers d'autres.

Premier pays en voie de développement à se doter de la puissance nucléaire, l'Inde a conçu un ambitieux programme sur l'énergie nucléaire, visant à fournir 10 % des besoins énergétiques du pays d'ici à l'an 2000. Dans le même temps, on utilise dans tout le pays les sources traditionnelles d'énergie : le charbon de bois, les bouses animales et le bois de chauffage, dont le ramassage est la principale cause de la déforestation en Inde, comme dans de nombreux pays en voie de développement.

La notion de protection des espaces naturels, en particulier des forêts, remonte en Inde à plusieurs milliers d'années, avec l'établissement de bosquets sacrés, de forêts communales et de réserves de chasse. Les premières lois régissant les forêts furent promulguées au milieu du XIXe siècle, et la tradition de la sylviculture s'est perpétuée durant la période coloniale britannique et depuis l'indépendance en 1947. La législation moderne comprend un certain nombre de lois et de règlementations qui ont placé la protection de l'environnement au centre des préoccupations indiennes. L'idée de relier les zones protégées par des couloirs de conservation a été intégrée au sein de plans à long terme, et les droits des tribus locales, en particulier des plus pauvres, ont été affirmés comme faisant partie intégrante de ces programmes.

L'Inde s'est fixé pour objectif national de couvrir le tiers de sa surface de forêts plantées ou déjà existantes. Bien que leur superficie ait considérablement diminué au fil des siècles, les forêts représentent encore 23 % du territoire (1993), et environ 1 % sont des forêts originelles. Les zones humides constituent 18,4 % des terres dont la plupart sont consacrées à la culture du paddy. L'Inde dispose d'une extraordinaire biodiversité et de très nombreux écosystèmes, qui accueillent une proportion d'espèces botaniques estimée à 6 % de toutes les espèces mondiales, dont 33 % sont endémiques. Toutefois, environ 10 % de la flore indienne – qui totalise près de 1 300 espèces – sont dangereusement menacés, en particulier par la pression conjuguée de la déforestation et de l'agriculture exercée par une population croissante.

Un Plan d'action national pour la nature fournit un cadre à la protection des espèces et organise la création d'un réseau de zones protégées couvrant tous les grands types d'habitat naturel pour au moins 4 % des terres du pays. En 1992 l'Inde comprenait 4 % de terres déjà protégées, constituées de 69 parcs nationaux et de 410 sanctuaires.

L'Inde a ratifié la convention du Patrimoine mondial et la convention du RAMSAR sur les zones humides. La création de treize réserves de biosphères est prévue dans le cadre du programme «Man and the Biosphere» de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture). Le pays a déjà connu de remarquables succès dans ses efforts de préservation des espèces, avec des programmes qui ont acquis une réputation mondiale. Le projet Tigre a permis la création de neuf réserves spéciales de tigres, tandis qu'un projet d'élevage et de gestion des crocodiles est déjà à l'œuvre. On prévoit également le lancement d'un plan de préservation des léopards des neiges dans la région himalayenne

L'accroissement rapide de la population grève de plus en plus les ressources existantes en Inde. Les rejets domestiques constituent la principale cause de la pollution de l'eau, plutôt que les rejets industriels. Le paludisme représente un véritable fléau puisque deux millions de cas de paludisme sont encore recensés chaque année. La production agricole a augmenté de 50 % entre 1980 et 1990 et l'Inde se retrouve aujourd'hui autosuffisante pour ses besoins alimentaires mais les ressources sont toutefois inégalement distribuées et la malnutrition persiste. Le développement de l'exploitation agricole a entraîné une augmentation de l'érosion et du taux de salinité des sols. L'Inde possède néanmoins une biodiversité importante : de nombreuses espèces sont endémiques mais malheureusement, pratiquement 10 % des végétaux (1 300) sont menacées.

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